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Illusions Perdues, Xavier Giannoli

Illusions Perdues est un film de Xavier Giannoli, sorti en 2021, avec Benjamin Voisin, Xavier Dolan, Cécile de France, Vincent Lacoste et Gérard Depardieu.

Lucien de Rubempré est un jeune poète avec des rêves pleins la tête qui quitte sa province natale pour tenter sa chance à Paris, fuyant un scandale au bras de sa protectrice, une notable de la région. Mais le jeune Lucien se retrouve bien vite livré à lui-même dans la capitale, ou un critique littéraire véreux le prend sous son aile, et lui fait découvrir un monde que le poète n’aurait jamais pu imaginer.

Les premières vingt minutes du film sont assez plates. Trop sages. A l’image de la région d’Angoulême (pardon) et du personnage principal à ce moment là de sa vie, ce qui est assez adéquat. Tout est trop lisse, doux. Et puis on entre à Paris. La boue, la saleté, l’agitation entrent en scène. Le vice, les jeux de pouvoirs et   d’apparence se dessinent. Rarement la débauche, la bassesse, la cruauté, le    paraître, la noirceur de l’âme humaine, n’ont été aussi fascinants. On y plonge avec le même plaisir inexprimable que Lucien, on savoure le spectacle à mesure que les machinations, les stratégies, les ambitions sont plus mordantes et        deviennent gorgées d’enjeux. Même la chute du protagoniste, annoncée dès le titre et facile à anticiper, parvient à mettre une gifle au spectateur, comme une provocation qui dirait « De toute façon, à quoi tu t’attendais ? ». Le casting est très bon, dépeignant une fresque de personnages complexes, entremêlés et venimeux, parfaitement à l’aise dans le marais putride où ils opèrent, qu’il s’agisse d’un bureau de rédaction corrompu jusqu’à la moelle ou des jolis salons des marquises au sourire éclatant. On aurait peut-être juste demandé un chouïa plus du monstrueux Gérard Depardieu, mais son personnage fait sa part.

Le double dialogue est sûrement la partie la plus fascinante du film. Adapté de Balzac, rappelons-le, qui aurait pu savoir que le film aurait autant d’écho actuel, dans ses piques à destination du pouvoir, son interrogation sur la neutralité des médias, ou même le culte de l’apparence et de la notoriété qui règnent, sous des formes différentes toujours aujourd’hui. Même la critique en prend pour son grade. On hésitait presque à écrire ses lignes. Et puis on s’est ravisé. Les mots couchés ici ne feront aucune différence dans votre vie, dans le cinéma, dans la culture. On ne se fait pas d’illusions. Ce n’est d’ailleurs pas une illusion non plus : le film est très bon.

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